SOMMAIRE DE LA PAGE

 

       

 

LEÇON N° 01 : LES CLASSES DES MOTS EN SÄNGÖ

OBJECTIF(S) VISÉ(S)

- Se faire une idée globale des différentes catégories grammaticales courantes en Sängö.

PRÉ-REQUIS :

- Disposer des connaissances grammaticales minimales en français, voire en anglais.

 

I) LA SUBSTITUTION

 

Dans le cadre d'une phrase donnée, on peut remplacer un mot par certains autres mots sans que la phrase cesse d'être une phrase sängö. Exemple :

 

                        - Sandûgu / nî / asï /  (la valise est pleine)

 

Remplaçons « sandûgu » par des mots tels « da » (« maison »), « kutukutu » (« véhicule »), « bozö » (« poche », « gibecière », « sac à main », « sacoche ») ; nous obtenons des phrases significatives comme :

 

                        - Da / nî /asï /

                        - Kutukutu / nî / asï /

                        - Bozö / nî / asï /

 

De la même façon, on constate qu'en remplaçant « asï » par des mots comme « agbï » (« a brûlé », pour la maison et le véhicule), « asûru » (« est déchirée » pour la poche, la gibecière, etc.), on obtient des phrases tout aussi valables, et donc porteuses de sens :

 

                        - Da / nî / agbï /

                        - Kutukutu / nî / agbï /

                        - Bozö / nî / asûru /

 

Les mots qui peuvent remplacer « sandûgu » ne peuvent être mis à la place de « asï » et, inversement, les mots qui remplacent « asï » ne peuvent être  mis à la place de « sandûgu ». Nous en déduisons que les mots « sandûgu », « da », « kutukutu », « bozö » ont quelque chose de commun, bien qu'exprimant des réalités différentes : ils peuvent apparaître à la même position dans le cadre d'une phrase définie ; ils sont substituables ; ils constituent une même classe de mots.

 

Il en est de même pour les mots « asï », « agbï », « asûru » : ils appartiennent à une classe qui leur est propre, non substituable à la première puisqu'il est impossible de faire sens avec une phrase comme : "asï / nî / agbï" /

 

RETENONS : Les classes des mots ne se déterminent jamais en fonction du sens de ces mots, mais de leur possibilité de substitution les-uns aux autres, dans le cadre d'une phrase définie, c'est-à-dire, selon leur syntaxe.

 

 

II) LES DIFFÉRENTES CLASSES DES MOTS SÄNGÖ

 

Les catégories grammaticales les plus courantes en Sängö sont  les suivantes :

 

A) LE NOM

 

Il se répartit en au moins trois (3) principaux sous-groupes :

 

Le nom = « pandôo » pour « nom commun », et « pandôo-ïrï » pour « nom propre ». Exemples : « sakpä » (panier) ; « këkë » (arbre) ; « likongô » (sagaie) ;

 

Le verbo-nominal (nom formé à partir d'un verbe avec le suffixe « -ngo » = « pandölî ». Exemples :

 

  • « gwe » (aller) = « gwëngö » = l'action, le fait d'aller ;
  • « leke » (aller) = « lëkëngö » = (laction de réparer).

Le nom composé = « tatë pandôo ». Exemple :

 

  • « bozö-mbëtï » : littéralement « poche/lettre » ð « enveloppe »
  • « kôlï-ngäsa » : littéralement « cabri-mâle » ð « bouc »

B) LE VERBE

 

Deux (2) sous-groupes le caractérisent :

 

1)    Le verbe simple = « palî » (Ex. : «pûsu » = « pousser ») ; « girisa » = « oublier ») ;

 

2)    Le verbe composé (occurrence rare) = « tatë palî » (Ex. : « tokua » = « envoyer »).

 

C) L'ADJECTIF

 

Il comporte au moins quatre (4) sous-groupes courants :

 

1)    L'Adjectif qualificatif = « pasûndâ » (Ex. : « vurü » = « blanc » ; « kêtê » = « petit(e) »

 

2)    L'Adjectif composé = « tatë pasûndâ » (Ex. : « vurü-bê » = « bon cour » ; « kötä-bê » = « jaloux »)

 

3)    Le numéral cardinal = « pawüngö » («Ex. : « balë. » = « dix », « dizaine » ; «  miombe » = « huit »)

 

4)    Le numéral ordinal = « pasêwüngö » (Ex. : « otâ-zo tî gängö nî laâ » = c'est la troisième personne à arriver).

 

D) L'ADVERBE

 

Deux (2) sous-groupes le composent :

 

1)    L'Adverbe simple = « mbasêlî » (Ex. : « bîanî » = « vraiment » ; « polêlê » = « ouvertement »)

 

2)    L'Adverbe composé = « tatë mbasêlî » (Ex. : « biânî bîanî » = « définitivement »).

 

E) LES PRONOMS PERSONNELS

 

PERSONNES

SUJETS

COMPLÉMENTS

1ère personne du singulier

Mbi + verbe (je)

Verbe + mbi (me/moi)

2è personne du singulier

Mo + verbe (tu)

Verbe + mo (te/toi)

3è personne du singulier

Lo + verbe (il/elle)

A + verbe (on)

Verbe + lo (lui/elle)

1ère personne du pluriel

Ë + verbe (nous)

Verbe + ë (nous)

2è personne du pluriel

Ï/Âla + verbe (vous)

Verbe + ï/âla (vous)

3è personne du pluriel

Âla + verbe (Ils/elles)

Verbe + âla (les/eux)

 

N.B. :

 

1) Le pronom personnel sujet précède le verbe (cf exemple a) ; le pronom personnel complément d'objet (direct ou indirect) le suit (cf exemple b). Exemples :

 

(a) Lo gä bîrï (il/elle est arrivé(e) hier)

(b) A hûnda na ë tî gwe hîo, sï (On nous demande de nous y rendre d'urgence)

 

2) Tenir absolument compte du contexte pour une bonne restitution de "âla" en :

 

(a) « vous » : sujet ou complément,

(b) « vous » : cas de vouvoiement

(c)  « ils/elles » : sujets

(d) « les/eux » : compléments.

 

F) LES ADJECTIIFS ET PRONOMS POSSESSIFS

 

PERSONNES

ADJECTIFS

PRONOMS

1ère personne du singulier

Nom sing/pl. + tî mbï = mon/ma/mes

tî mbï + « a » + verbe = le mien/la mienne/les miens/les miennes

2è personne du singulier

Nom sing/pl. + tî mo = ton/ta/tes

tî mo + « a » + verbe = le tien/la tienne/les tiens/les tiennes

3è personne du singulier

Nom sing/pl. + tî lo = son/sa/ses

tî lo + « a » + verbe = le sien/la sienne/les siens/les siennes

1ère personne du pluriel

Nom sing/pl. + tî ë = notre/nos

tî ë  + « a » + verbe = le nôtre/la nôtre/les nôtres

2è personne du pluriel

Nom sing/pl. + tî ï/âla = votre/vos

tî ï/âla +  « a » + verbe = le vôtre/la vôtre/les vôtres

3è personne du pluriel

Nom sing/pl. + tî âla = leur/leurs

tî âla +  « a » + verbe = le/la leur/les leurs

 

EXEMPLES :

 

(a) Adjectif possessif : bûku tî âla = votre/leur livre (singulier) - Âbûku tî âla = vos/leurs livres (pluriel)

 

(b) Pronom possessif : Kutukutu tî mbï ayeke vurü. Tî âla ayeke vukö ! = Ma voiture est blanche. La leur est noire.

 

G) L'ARTICLE INDÉFINI « UN/UNE »

 

Il se rend par : « mbênî » + nom au singulier ð mbênî kôlï/mbênî môlengê (un homme/un enfant).

 

N.B. : Au pluriel, « mbênî » devient « âmbênî » + nom au singulier et signifie, dans ce cas : « des » : âmbênî îtä/âmbênî sango (des frères/des nouvelles).

 

H) L'ADJECTIF DÉMONSTRATIF

 

En Sängö, un seul mot, en l'occurrence « sô », signifie, selon sa position dans la phrase :

 

(a) « ce », « cet », « cette » : këkë - da - nze - âbûku (cet arbre/cette maison/ce mois/ces livres)

 

(b) « ceci » - « cela » : ayeke da tî îtä tî mbï = ceci/cela est la maison de mon frère/ma sœur

 

I) LES PRÉPOSITIONS « DE », « POUR, « À » (possession), « À » (lieu), « DANS », « AVEC »

 

Exemples :

 

(a) La voiture de (à) Jacques = Sô, kutukutu Zâke

 

(b) J'irai (pour) le voir ! = Mbï yeke gwe bâa lo ânde !

 

(c)  Ils sont partis à Bangui = Âla hön na Bangî

 

Dans ces deux phrases, les prépositions "de", "à" et "pour" se rendent toutes par un seul et même terme en sängö : "tî", sauf que, dans la phrase (a), il est précédé d'un nom commun puis est suivi d'un nom propre ; il aurait bien pu être aussi suivi par un pronom personnel complément (mbï, mo, lo.).

                                                                                                                        

Nous en concluons qu'en Sängö, la préposition servant à exprimer un rapport de possession entre un nom commun et un nom propre, ou un pronom personnel complément est : « tî ».

 

La phrase (b) a la particularité de montrer « tî », précédé d'un verbe conjugué (« yeke gwe ...»), puis suivi par un verbe à l'infinitif (« bâa...»).

 

Dans ce cas de figure, il exprime le but d'un verbe d'action et signifie donc : « pour ».

 

Par contre, « na », dans la phrase (c), indique le lieu d'une action ð Il signifie donc ici : « à ». 

 

Dans certaines autres occurrences, il exprime le moyen d'une action : « lo yeke kpë na gbâjâ », mot à mot : "il court avec le cerceau" et signifie alors : "avec".

 

J) LA CONJONCTION DE COORDINATION (ou connecteur logique)

 

Par commodité, nous nous en tiendrons aux conjonctions de coordination mises à jour par la grammaire française, connues des francophones, et qui se trouvent indiquées dans la formule mnémotechnique suivante : /mais/ou/et/donc/ni/car/or/ :

 

(a) « Mais » = « me » ð « Lo gä bîrï, me lo kîri awe ! » (Il était venu hier, mais il est reparti !)

 

(b) « Ou » = « wala » ð « Mo yê, wala mo yê äpëe ?» (Tu veux, ou tu ne veux pas ?)

 

(c)  « Et » = « na » ð "lo sïgï, na lo mû kötä lörö..." (il sortit et - il - se mit à courir.)

 

(d) « Donc » = rendu en sängö par une locution conjonctive, à voir dans une prochaine rubrique.

 

(e) « Ni » = notion inexistante en sängö

 

(f)    « Car » = « Tëtî » ð « Kutukutu nî akpë gbä, tëtî kûngbâ asï yâ nî » (le véhicule roule péniblement car il est trop chargé)

 

(g) « Or » = « andâa » ou « kandâa » ð Âla tene, âla yeke na nginza, kandâa yê ayeke äpëe ! (Ils prétendent posséder de l'argent, or, il n'en est rien !).

 

K) LES INTERROGATIFS

 

1) Les Mots Interrogatifs Isolés

 

En Sängö, les rares mots interrogatifs que l'on peut employer isolément s'entendent par rapport à une situation en cours, explicitement édictée, ou sous-entendue :

 

Exemples :

 

r « Nye ? » (prononcer : « gné ») = que, quoi, qu'est-ce que. ?

 

(a) Quelqu'un sonne à la porte ; on ouvre et l'on demande : « nye ? » ð sous-entendu : « que désirez-vous ? » ; « quoi ? », "qu'est-ce que c'est ?"

 

(b) Quelqu'un nous interpelle : « Gä hîo, sï ! » (Venez vite !) ; on interroge : « nye ? » ð sous-entendu : « que se passe-t-il ? » ; « quoi ? », "qu'est-ce que c'est ?"

 

Sinon, on peut l'intégrer dans des groupes de mots interrogatifs comme : « Nye laâ ? », « Sô nye laâ ? » signifiant : « Qu'est-ce que c'est ? »

 

Toutefois, dans une phrase interrogative complète, on aura plutôt des formulations du type :

 

Nye laâ si + « » + verbe + reprise de « nye » en fin de phrase (cf exemple c)

 

Ou

 

Nye laâ sï +nom commun/nom propre + « » + verbe + « nye » en fin de phrase (cf exemple d)

 

Ou

 

Nye laâ sï +pronom personnel sujet + verbe + « nye » en fin de phrase (cf exemple e)

 

Exemples

 

(c) « Nye laâ sï a na lo, nye ? » (Que lui est-il arrivé ? »

 

(d) « Nye laâ sï  mamâ avo, nye ? » (« Qu'avez-vous acheté ? »)

 

(e) « Nye laâ sï lo mû, nye ?) (Qu'a-t-il/elle pris ? »

 

r « Ôke ? » = Combien ?

 

(a) Des visiteurs sont annoncés, par exemple. Pour en connaître le nombre, on demande simplement : « âla ôke ? » ð sous-entendu : « combien sont-ils ? »

 

(b) Un marchand vante les qualités d'un article. Pour s'enquérir du coût, on demande : « ôke ? » (« combien ça coûte ? »)

 

Selon l'objet et le type d'interrogation employé (ici, le nombre de participants), « ôke » peut :

 

-         s'enrichir de « laâ » puis s'interposer entre le sujet pluriel et « a » + verbe (« âzo/ôke laâ/agä ? » = « combien de gens sont-ils venus ? », ou

 

-         s'interjeter simplement en fin de phrase : « âzo aôke » ?

 

Il s'interjette tout autant en fin de phrase quand il s'agit de demander le prix de quelque chose :

 

-         « ngêrë nî ôke ? » = /le prix/combien ? ð « Combien ça coûte ? »

 

N.B. : Ne jamais associer « laâ » à « ôke », en matière de prix.

 

2) Les Groupes de Mots Interrogatifs

 

r "QUAND" = Lâwa/lâwa sï ? - lâwa laâ... ? - lâwa laâ sï... ?

 

(a) « Lâwa sï/Lâwa laâ sï » en début de phrase - Ex. : « Lâwa sï lo gä ? » (Quand est-il arrivé ?)

 

(b) « Lâwa/lâwa laâ » en fin de phrase - Ex. : « Lo gä lâwa laâ ? »

 

 r « COMMENT » = "Töngana nye ?" - "Töngana nye (laâ) sï..., sô ?" - Exemples :

 

(a) En début de phrase :

  • "Töngana nye sï lo gä äpëe ?", ou : "Töngana nye laâ sï lo gä äpë, sô ?" (Comment se fait-il qu'il ne soit pas venu ?)

(b) En fin de phrase :

  • « Lo gä äpë, töngana nye ? »

 

r « OÙ ? » ("À quel endroit ? »)  = Na ndo wa (laâ) ?

 

Cette expression s'emploie plus fréquemment en fin de phrase. Exemple :

  • « Mo zîa pâta nî na ndo wa (laâ) ? » (Où as-tu mis les sous ?)

 

r « QUI ?» = "Zo wa ?/Zo wa laâ ?/Zo wa laâ sï" +"a" + verbe + sô ?

 

(a) Dans une phrase interrogative elliptique du nom, on peut employer les deux premières expressions, non seulement pour faire court, mais aussi pour connaître l'identité d'une tierce personne. Exemple :

  • "Zo wa ? » ou "Zo wa laâ ?" (Qui est-ce ?)

 (b) Dans une phrase interrogative complète, on emploie la dernière formule, soit :

  • « Zo wa laâ a ? » (Qui c'est qui est venu ?)

Bien évidemment, un style redondant interjettera « zo wa ? » en fin de phrase :

  • "Zo wa laâ agä sô, zo wa ?"

r « POURQUOI ? »

 

En mode d'interrogation elliptique, nous disposons de trois (3) expressions synonymes : « tëtî nye ? », « ndâli tî nye ? », et « ngbanga tî nye ? ».

 

Par contre, en mode d'interrogation avec des phrases complètes, nous disposons de deux possibilités, désormais classiques : placer le groupe de mots interrogatif soit en début de phrase, après son renforcement avec « (laâ) sï..., sô ? » (cf exemple a), soit en fin de phrase, sans modification (cf exemple b) :

 

(a)    « Tëtî nye (laâ) sï lo gä pëpë, ? » (Pourquoi n'est-il pas venu ?)

 

(b)    « Lo gä pëpë (sô), ngbanga tî nye ? »

 

L) LES LOCUTIONS CONJONCTIVES

 

Un véritable dédale de sémantiques et de règles d'emploi, où il s'agira de procéder à petits pas, afin de n'égarer personne ! C'est pourquoi, d'entrée de jeu, il convient de signaler trois (3) faits essentiels dans cette rubrique :

 

       Certains mots sängö, écrits en un seul bloc, constituent en réalité des mots composés, d'où le fait de les considérer comme des locutions ;

 

       L'essentiel de ces locutions se situe en milieu de phrase, du fait de leur fonctionnement en tant que connecteurs logiques, donc coordonnant deux ou plusieurs phrases ;

 

       Enfin, tout terme signalé entre parenthèses est d'emploi facultatif.

 

 

r « C'est pourquoi », ou « C'est à cause de ceci/cela que. » = « nî laâ (sï) », ou « ngbanga nî laâ », ou « ngbanga nî laâ (sï) », ou « ndâli nî laâ sï »

 

Exemple :

 

(a) [Terê tî îtä tî lo aso lo] [nî laâ (sï)] [lo gwe tî bâa lo] ð [Son frère est souffrant] [c'est pourquoi] [il s'en est allé le voir]

 

r « A cause de », ou « en raison de » = « ngbanga tî sô (sï) »

 

Exemple :

 

(b) [lo gwe tî bâa îtä tî lo] [ngbanga tî sô (sï)] [terê tî lo aso (lo)]

 

r « Pour », « afin de » = « (ngbanga) tîtene »

 

Exemple :

 

(c)  Lo gwe (ngbanga) tîtene lo bâa îtä tî lo. (Il est allé (pour, afin de) voir son frère

 

r « Pour que », « afin que », « de sorte que » = « tîtene »

 

Exemple :

 

      (d) Mo hön hîo, tîtene lo bâa mo äpëe ! (File, pour qu'il ne te voie pas !)

 

r « Comme » (notons ses différentes positions dans la phrase) :

 

a)    Adverbe de comparaison = « töngana » + nom/pronom personnel complément ð Lo kono töngana babâ tî lo (Il est aussi grand que son père)

 

b)    Locution conjonctive de comparaison = « töngana tî sô » ð Töngana tî sô mo mä sô, lo ke awe ! (comme tu l'as appris, il a dit non !)

 

c)    Locution conjonctive de cause = « töngana tî sô », ou « ka sô » ð Ka sô lo ke awe sô, mbï gwe sï ! (Comme il a dit non, je m'en vais !)

 

r « Ainsi », « de la sorte », « comme cela »  = « töngasô sï »

 

Exemple :

  • Mbï gwe awe ; töngasô sï bê tî lo anzere ! (Je m'en vais ; ainsi, il sera content !).


                       

LEÇON N° 02

 

LES TYPES DE PHRASES EN SÄNGÖ

 

r COMPÉTENCESVISÉES:

 

  • Être à même de reconnaître les principales caractéristiques des types de phrase rencontrés dans un texte donné;

  • Se faire ainsi une idée précise de la densité émotionnelle du texte abordé.

r PRÉ-REQUIS:

 

  • Connaître les différentes valeurs de la ponctuation.

I) LES DIFFÉRENTS TYPES DE PHRASES

 

Comme en français, on peut distinguer quatre (4) types de phrase en Sängö correspondant en fait à quatre intentions différentes du locuteur:

 

1) LA PHRASE DE TYPE DÉCLARATIF

 

Elle formule une information qui peut-être affirmative, négative, ou dubitative (emploi des points de suspension). Elle se termine par un point.

 

En outre, on la construit généralement en plaçant le sujet avant le verbe, comme le montrent les exemples suivants où le sujet est en caractères gras et le verbe, souligné:

 

a) Mbï mozoko mîngi (J'aime beaucoup la musique)

b) Bîrï, lo äpëe (Hier, il n'était pas venu)

c) Babâ afâa nyama (Mon père a tué du gibier.)

 

2) LA PHRASE DE TYPE INTERROGATIF

 

Elle exprime une question, une demande.

 

Elle se caractérise par:

  • l'emploi de mots interrogatifs (cf la leçon sur les catégories des mots) en début ou en fin de phrase, ou
  • l'intonation ascendante en fin de phrase sans inversion du verbe et du sujet, et
  • le point d'interrogation (?), classique enfin de phrase.

Exemples:

 

a) Bîrï, le gä äpë, ngbanga tî nye ? (Hier, il n'était pas venu, pourquoi?)

b) Babâ afâa nyamaâ ? (Mon père a tué du gibier?)

 

3) LA PHRASE DE TYPE IMPÉRATIF

 

Elle énonce un souhait, un conseil, ou un ordre.

 

Elle se construit avec ou sans le pronom personnel sujet de la 2èmepersonne du singulier («mo» /«âla»),mais obligatoirement avec les pronoms personnels sujets de la 1èreet de la 2èmepersonnes du pluriel(«ë», «ï», «âla») + le point d'exclamation en fin de phrase.

 

Exemples:

 

b) Mo/âla hön ! (Va-t-en!Allez-vous-en!)

c) Ë hön ! (Allons-nous-en!)

d) Ï/Âla hön ! (Allez-vous-en!)

 

4) LA PHRASE DE TYPE EXCLAMATIF :

 

Elle traduit la surprise, la joie, la tristesse ou tout autre sentiment, de grande intensité.

 

Elle commence souvent par:

 

  • «Sô» + nom ou groupe nominal + point d'exclamation + intonation ascendante, ou
  • Adjectif valorisant/dévalorisant + nom ou pronom personnel complément + point d'exclamation + intonation descendante.

 Exemples:

 

ndarä na môlengê sô ! (Quelle intelligence chez cet enfant!)

Saltëe mo ! (Sacré toi!)

      

   

 

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